Mardi 13 novembre, gris 

 

 

 

 

Je n’ai pas sorti de chez moi depuis une semaine, le ciel est gris.

Depuis 5ans je habite dans cette petite chambre de 9 mètre carre dans un tour, au centre d’une ville moyenne, je ne vois jamais beaucoup de gens qui passent.

Je vis seul, seul avec ma chambre, ses quatre cloisons jauni par le temps et une fenêtre qui s’ouvre vers un hôpital de la ville.

Je n’ai pas de voiture, j’aime marcher, marcher à pieds le long des autoroutes, mais je ne sors que rarement.

Plus je vis dans cette chambre, plus j’ai l’impression qu’il grandit, il grandit chaque jour, chaque minute, il grandit jusqu’au point de disparaitre. Les murs me donnent un sentiment de sécurité, de protection, comme mon père, même si je ne l’ai jamais connu.

J’ai grandi dans un couvent avec des sœurs qui s’habillent toutes en blanc.

Puis un homme en lunettes noirs est venu me cherche, et m’a amené ici sans rien dire.Malgré tout, j’ai habitué à tout ça.

Il pleut beaucoup dans cette ville, jamais de grande pluie, mais souvent des pluies qui ne s’arrêtent jamais, comme une maladie chronique.

De temps à autres, je regarde le dehors à travers ma fenêtre, à l’hôpital en face, et l’espace entre ma chambre et l’hôpital.

Il n’y a rien à faire dans cette ville d’ouvrière, que des usines qui fabrique des jouets, toutes sortes de jouets.

Sinon un cimetière non loin de l’hôpital.

Je sors plupart du temps la nuit, c’est comme si je suis sorti sans sorti de ma chambre, tout devient étrange sous les lumières obscures de soleil noir, les immeubles sont devenu des monstres géants qui attends dans le silence des petites filles égarés pour les engloutir dans leurs ventres.

Le cimetière est fermé la nuit, mais j’ai trouvé un petit trou à ma taille pour y accéder, j’y vais souvent, presque chaque fois que je sors de chez moi, ou plutôt je sors de chez moi pour aller à cette cimetière.

Il n’y a personne.

Mais il y a beaucoup de fleurs, toutes sortes de fleurs, de toutes les couleurs, des roses, des chrysanthèmes, des violettes, des narcisses, des jacinthes, des jasmins.

Ca sent très bon, surtout dans la nuit.

Je passe des heures et des heures dans ce jardin d’Éden, ce jardin à moi seul, j’aime ce mélange de parfums des fleurs et quelles choses d’autre, quelle choses que je ne trouve pas de mot pour le dire, qui ressemble à la vie, a la nuit et au soleil noir.